On avait aimé Lucie Rezsöhazy en renfort chez Condore, mais la mine d'or des songwriteuses bruxelloises qui savent y faire semble décidément intarissable (et je ne parle même pas de Condore, dont la frontwoman est de Liège). Voici donc dame Lucie dans son projet le plus personnel sous l'alias Oberbaum, du nom d'un pont berlinois qu'elle a régulièrement traversé. Son premier album s'ouvre sur ces mots : « I'm here to make you feel good. » Contrat rempli, très chère : vous prenez les tickets-restaurants ?
Même si les onze titres de "The Absence of Misery" ont tendance à dérouler la même trame sonore durant 39 minutes, les écoutes répétées en dévoilent progressivement toutes les nuances. C'est ainsi qu'on s'est mis à écouter Scars avec davantage d'entrain, pour sa mélodie imparable – le disque en regorge comme une galette des rois bourrée de fèves dans une surboum d'enfants gâtés – et son refrain musical planant. Avec moins de 100 écoutes sur YouTube, le morceau peut assumer sans crâner son statut de pépite confidentielle. Espérons que les concerts et le léger sursaut médiatique permettront bientôt à Oberbaum de diffuser plus largement son art délicat. À défaut de K.O. définitif et en référence au titre de l'album, on nage bel et bien dans un bonheur par élimination.
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