Je ne voudrais pas changer une habitude en train de s'installer. Le dimanche, la maison ne brusque pas. La maison n'entend pas vous faire la tête au carré pour cinq minutes de cymbales. Le dimanche, la maison dorlote. C'est fou, on dirait du Audiard. Imaginez ça dit par un acteur buriné dans un vieux film en noir et blanc, l'illusion est saisissante.
La chanson du jour, donc, va combler vos envies d'ouate, de coton et de tout ce que vous aimez de soyeux. Dans les années 2000 – oui, la même décennie que Jenifer et Britney, ne soyez donc pas si sectaires – officiait un groupe folk-rock du nom d'Espers. Si vous les remettez, vous êtes mes champions. Sinon, sachez simplement que ce collectif américain était aussi discret qu'irréprochable, un peu comme Amina en 6A sciences sociales. Moi qui ai des spasmes nerveux au premier son de pedal steel guitar, je peux affirmer qu'avec ses flûtiaux et ses cordes délicates, Espers pratiquait plutôt un folk à l'anglaise, si ce n'est que le guitariste Greg Weeks y ajoutait une bonne dose d'électricité (et de champignons).
Partie voguer en solitaire depuis belle lurette, l'autre tête pensante Meg Baird s'est faite quant à elle une spécialité de poser sa voix duveteuse sur des instrumentations 100% bio. Pour celles et ceux qui situeraient, on est assez proche de ce que proposait en solo Lou Rhodes, la chanteuse des trip-hoppeux de Lamb. De retour avec "Furling", premier disque à son compte depuis 2015, Meg Baird est plus caressante que jamais. Bref, c'est très apaisé, très beau, et ça va vous faire prolonger la grasse mat'.
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