La chanson du dimanche vous propose, encore une fois, ce qu'on appelle communément de la belle ouvrage. Quitte à le répéter jusqu'à plus-soif si nécessaire, disons-le tout de même : le site d'Esprits Critiques est un eldorado pour les oreilles qui ont faim. Régulièrement, l'ami Marc nous fait découvrir des virtuoses dont on n'aurait jamais entendu parler sans son humble flair, et notamment au sein d'une scène belge que j'ai pour ma part longtemps négligée mais qui semble aujourd'hui revenue à son prime. Alors qu'il y a deux mois, l'homme aux milliers d'albums chroniqués m'avait permis de connaître la formidable Sïan Able, le voilà qui récidive en faisant les présentations pour une autre artiste bruxelloise au talent XXL.
Asia est une toute jeune femme de 22 ans qui pratique un songwriting aux accents vaguement familiers dans nos contrées (voir à ce propos des filles comme Blanche ou Charles), mais avec la formule magique qui fait la différence. Quelle est-elle ? Mystère... mais il y a des indices. D'abord, une voix d'exception qui renvoie directement aux sirènes de bienveillance que sont Birdy ou Phoebe Bridgers ; et puis, une intensité dans l'émotion qui n'est pas sans rappeler les Veils. Sur "Metamorphosis", premier disque et réussite totale, cette émotion n'est jamais surjouée. Dans la retenue et la subtilité, Asia provoque de telles montées de chair de poule qu'on voudrait pouvoir les emballer dans des cubes de bouillon Knorr.
Au final, le véritable mystère ici n'est pas vraiment de savoir comment Asia tire son plan pour tutoyer les anges, mais résiderait davantage dans la confidentialité à laquelle elle est encore très injustement cantonnée.
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