Voilà un bon bout de temps que je suis fasciné par la culture coréenne. Les années passent et je reste charmé par la manière dont les gens du Matin calme ont digéré l'esprit du blockbuster américain tout en y intégrant les codes asiatiques dans ce qu'ils ont à la fois – depuis mon humble regard d'occidental – de mystérieux ou de kitsch, de profond ou de farfelu. Leur cinéma en est, bien sûr, la plus évidente illustration, et depuis l'oscarisation de Bong Joon-ho ("Parasite"), il n'y a guère plus grand-monde pour l'ignorer.
Par ailleurs, ce mélange intrigant s'applique également au peu que je connaisse de la scène musicale locale (en dehors de l'hégémonique et infâme k-pop, ça va de soi). Prenez Parannoul : sous une identité opaque, ce (probablement) jeune homme publie depuis trois ans des galettes shoegaze à forte tendance emocore. Difficile de ne pas y entendre ce qui se fait dans les collèges outre-Atlantique, mais en version plus inquiétante, comme hantée par ces fantômes qu'on appelle en sifflant la nuit.
Sur le morceau qui ouvre "After the Magic", l'énigmatique artiste nous prend par surprise en nous présentant d'abord une ballade garage à l'esprit so nineties : Brian Jonestown Massacre ou même les Pixies ne sont pas forcément loin. Puis ça part en cacahuète dans un trip spatial qui hybride Slowdive à l'ultrapop en passant par mon lave-linge en mode essorage. Comment ne pas sortir de cette odyssée de poche avec des étoiles plein la tête ? Après tout, qu'on vienne de l'Est ou de l'Ouest, c'est le même firmament qui s'offre à nous la nuit tombée. Qu'importe donc si le système de notation nous est indéchiffrable, la science n'en est pas moins exacte.
Commentaires
Et c'est vrai que c'est sympa aussi la cuisine coréenne, même si je ne connais qu'une seule adresse et qu'elle n'est pas donnée-donnée. :-)