Ça n'engage que moi, qui n'ai jamais cessé d'être concerné par la variété française depuis mes premières soirées karaoké, mais j'ai l'impression que le genre vit un certain âge d'or. Je ne vais pas refaire le coup du name-dropping un peu vain, mais les talents qui ont émergé ces cinq dernières années rappellent régulièrement à quel point la génération Internet a tout compris en vitesse Lucky Luke : pas le temps de digérer une influence qu'on passe déjà à la suite. Difficile, dans ces conditions, de ne pas se sentir dépassé.
Pourtant on le sait bien, que courir après la mode est le plus sûr moyen de devenir ringard aussi vite qu'on a été encensé. Est-ce une raison pour continuer à écouter Christophe Maé comme si c'était une valeur-refuge ? La question est rhétorique et contenait un indice de taille (allez, je vous le donne : l'indice était « Christophe Maé »).
Hervé fait partie de ces jeunes surdoués de la nouvelle french touch, celle des Eddy de Pretto et des Suzane qui... ah ben zut, j'ai name-droppé. Bref, Hervé fait de la pop synthétique en français, de façon très convaincante sur un premier disque ("Hyper") et possiblement sur son deuxième album "Intérieur Vie" qui sortira le 24 mars. La seule réserve qu'on pourrait émettre sur ses chansons, c'est la façon dont il les chante : ses inflexions vocales maniérées et un brin nasillardes pourraient en effet rebuter certains (pas ceux qui aiment Christophe Maé, pour des raisons évidentes). Personnellement, je considère ces failles comme partie intégrante de ce qui fait le charme d'Hervé et de la chanson du jour, hymne superbe aux racines et aux ailes.
P.S. : Demain, suite et fin de notre diptyque sur le thème : « Les limites vocales sont-elles rédhibitoires pour le mélomane intransigeant ? »
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