J'ai l'impression qu'il n'y a qu'en francophonie qu'on continue de pratiquer la synth-pop de cette façon-là : vaporeuse et emplie de mystères, comme dans un vieux tube de Jean-Michel Gascuel. Un truc qui sent donc la variété des années 80, avec ces coupes mulet qu'on regardait s'agiter en playback dans une émission de Bernard Montiel. Aujourd'hui évidemment, on regarde ça avec davantage de distance mais un type comme Malik Djoudi, par exemple, n'est franchement pas très éloigné de cet univers (la coupe mulet en moins, bien sûr).
Sauf que la chanson du jour, comme l'accent nous l'annonce sans tromper, vient du Québec. Jalouse est un producteur de la Belle-Province qui s'est décidé à poser sa voix sur des titres dans l'esprit précité, genre qui se rencontre aussi régulièrement dans ces contrées (je pense à Peter Peter ou Les Louanges). Vous me demanderez : mais comment connais-tu si bien la chanson de qualité qui s'ébat dans cet horizon devenu inaccessible depuis Céline Dion et Isabelle Boulay ? Eh bien, c'est que je fréquente souvent le site du Canal Auditif, véritable mine d'or pour découvrir les talents de là-bas.
Autant vous dire donc que la première fois que j'ai entendu l'album "Nature Morte", mon sang n'a fait qu'un tour. Si rien n'y est immédiat, tout y est fascinant. Mais au jeu du pompon, c'est le mur sonore de Cours Rompu qui vous restera le plus sûrement dans la tête. Un monument de kitsch intemporel aux vertus séductrices indéniables. Laissez-vous transporter, le trip vaut dix séances d'hypnothérapie. Et si vous voyez des trucs chelou, revenez quand même me voir en consultation.
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