Pour tenter de vous dénicher du bon son sur une base quotidienne, la maison ratisse large. C'est ainsi que l'an dernier, j'ai décidé d'écouter chaque album chroniqué par le site américain Pitchfork, un des deux Évangiles (l'autre s'appelle Stereogum) en matière de musique libertaire. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les gens de chez Pitchfork ont – attention, jeu de mots polyglotte – des avis tranchés (vous ai-je dit qu'ils étaient américains ?). Prompts à descendre en flèche tout ce qui sonne trop anglais, ils vous encenseront gracieusement de la starlette radio-friendly ou une compile de bruit blanc.
J'ai donc appris à me méfier de leur emballement souvent incongru pour pléthore de disques de pur onanisme intellectuel, un truc de mauvaise foi crasse qu'on croisait parfois, jadis, dans le monde de la presse musicale gratuite ou au rayon CD alors bien achalandé du Carrefour (oui, j'y ai longtemps travaillé comme étudiant et j'avais un collègue spécialisé dans le snobisme bien pontifiant, ascendant « il n'y a rien en dehors de la musique concrète »).
Bref, quand je lis la semaine dernière que Ryoji Ikeda déchire tout avec « his most accessible album to date », je sens venir le bon gros foutage de pomme. Et ça ne rate pas : effectivement, "Ultratronics" est une succession absconse de glitches, sous-genre d'électro dont je ne suis pas friand au départ mais qui atteint ici un vertigineux niveau d'inaudibilité. Non, ne partez pas : un extrait sort curieusement du lot et propose quatre minutes de musique industrielle aussi ténébreuse qu'implacable. C'est le track 07, perdu au beau milieu de l'album, et ne me demandez pas pourquoi...
Commentaires
Ce que je retiens par contre c’est cette volonté d’écouter ce que critique Pitchfork. On parle bien de 3-4 albums par jour tous les jours… C’est l’équivalent musical de ces trucs-là
https://www.huffingtonpost.fr/insolite/video/ce-britannique-a-couru-un-marathon-par-jour-en-2022-aux-profits-de-deux-associations_212182.html
https://www.cyclingweekly.com/news/1-million-vertical-meters-ultra-cyclist-jack-thompson-first-to-reach-space-in-one-calendar-year